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vendredi 18 mars 2016

L'AOP Cairanne est arrivée ! Et c'est nouveau !

C'est fait ! Depuis mercredi 10 février 2016, l'INAO a officiellement reconnu l'appellation communale Cairanne promouvant ainsi le statut de notre village viticole au rang de cru des Côtes-du-Rhône méridionales.
Cairanne depuis le Col du Débat
Rejoignant Châteauneuf du Pape, Gigondas, Vacqueyras, Beaumes de Venise et son cousin Rasteau, cette nouvelle appellation est la sixième AOP du Vaucluse.  La décision de l'Institut National des Appellations d'Origine est rétroactive au millésime 2015, mais est néanmoins soumise au décret d'application.
Concrètement, cela signifie que l'AOP Cairanne bénéficie maintenant de son propre cahier des charges, différent de celui des autres crus, plus restrictif que celui des Côtes-du-Rhône Villages communaux, lui-même plus restrictif que celui des Côtes-du-Rhône génériques. Il s'agit donc d'une démarche qualitative déterminée et convergente, dont l'objectif est de tirer le meilleur parti du formidable terroir de Cairanne et de son climat, tout en répondant à la demande des amateurs qui n'avaient pas attendu le passage en cru pour considérer Cairanne comme la figure de proue des Côtes-du-Rhône Villages.
Un Cairanne, un privilège
C'est donc à la fois l'évolution logique d'une démarche vigneronne sérieuse, la récompense d'un énorme travail entamé en 2008 par le Syndicat des Vignerons de Cairanne et ses membres, et le début d'un repositionnement de marché.
Dans les faits, toutes les parcelles de Cairanne (hors classement en Vin de Pays et Vin de France) ont été examinées d'un point de vue pédologique - 150 fosses ont été creusées à ma connaissance - puis elles ont été soit surclassées en AOP Cairanne (alors futur cru) soient déclassées en Côtes-du-Rhône génériques ; tirant schématiquement les unes vers le haut, poussant les autres vers le bas, tout ceci à des fins de recherche qualitative.
Enfin, pour lever le voile sur quelques points du nouveau cahier des charges (version "pré-décret" disponible sur le site de l'INAO), citons simplement que :
  • Seuls les Cairanne Rouges et Blancs sont retenus pour le cru (le Rosé sera donc un côtes-du-Rhône),
  • Le rendement est limité à 38hl pour les rouges et 40hl pour les blancs,
  • L'utilisation de la machine à vendanger n'est pas autorisée,
  • Les teneurs maximales en SO2 (sulfites) sont celles pratiquées en agriculture biologique.

samedi 10 mai 2014

Faire selon le sens du vent...

Jamais une expression, pourtant peu glorieuse d'ordinaire, n'aura eu tant de sens et de bon sens !
Pour les riverains de la vallée rhodanienne et pour les agriculteurs en particulier, la prise en compte du mistral, de son intensité, de sa fréquence, des événements climatiques potentiels qui l'ont précédé, d'où et de comment il arrive sur une parcelle de vignes en l'occurrence est essentiel pour correctement travailler une terre. Je rappelle que le mistral est LE vent rhodanien qui, grosso-modo descend la vallée de Valence à Marseille, donc du Nord au Sud.
Lors d'une plantation, on prévoit un clone de greffon qui a une bonne résistance au vent (plutôt roseau que chêne...), voire un cépage qui reste à ports droits (grenache, cinsaut, plutôt que syrah) ; les rangs sont orientés en fonction, et il est même préférable lors de la taille de travailler les rangs du Nord au Sud pour éviter de... se mettre un sarment dans l’œil.
Je n'insiste pas sur l'évidente abstention à traiter la végétation avec un mistral trop conséquent (19km/h max en théorie, c'est la loi). Si le vent vient du Sud, alors là c'est trop tard car la pluie est pour le lendemain c'est systématique...
Le mistral est un élément essentiel, dans le Vaucluse en particulier, qui permet de raisonner l'agriculture : c'est un destructeur de mildiou et un anti-pourriture qui, souvent, souffle après une bonne pluie. Et c'est là que le viticulteur se réjouit...